C’est à l’occasion d’une séance organisée sur le Parvis d’Actualités Habitat ce 24 septembre, que Sylvie RUIN (Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France) et Hervé HEUZEN (Directeur Général Adjoint de l’OPAL) , accompagnés de Barbara ALLEN (Sociologue) ont apporté leur contribution à la réflexion engagée sur les modalités d’interventions des organismes Hlm en territoires détendus. témoignant ainsi du regard croisé sur trois champs : le modèle économique viable à réinventer, l’analyse de l’attractivité des territoires et l’analyse des attentes, besoins et aspirations des ménages.
Sylvie RUIN a, en premier lieu, présenté l’étude engagée sur » le nouveau modèle économique du Logement social en territoires détendus » (en cours) conduite en partenariat avec l’OPAL (02), Promocil (59) et la Banque des Territoires avec le soutien du FSI (Fonds de soutien à l’Innovation / CGLLS). Cette étude part du constat que le nouveau modèle économique du logement social basé sur la vente de patrimoine HLM pour la reconstitution des fonds propres des bailleurs ne fonctionne pas sur un certain nombre de territoires en région des Hauts-de-France qui subissent une vacance importante et sur lesquels les valeurs de marché sont particulièrement faibles. L’étude conduite avec la collaboration des cabinets d’études Ville et Habitat et Michel Klopfer, est basée sur l’analyse de 22 ensembles résidentiels en portefeuille des 2 bailleurs, tous situés sur le territoire du Sud du département du Nord et du Nord du département de l’Aisne (300 000 habitants). Elle aboutira dès octobre 2019 à formuler des propositions opérationnelles visant à faire évoluer l’ingénierie financière nécessaire pour rendre économiquement supportables par les bailleurs sociaux les projets de « retournement » de ces ensembles résidentiels qui s’imposent pour répondre aux besoins sociaux importants qui s’expriment sur les territoires.
Hervé HEUZEN et Barbara ALLEN ont apporté deux éclairages complémentaires à cette approche économique pour insister sur la nécessité d’avoir une approche globale des situations territoriales notamment en termes d‘attractivité territoriale et de connaissance des besoins et aspirations des populations qui y résident. Ils ont cité, à l’appui de ces approches, d’une part une étude conduite dans le cadre d’un partenariat avec l’Université Paris 1 de la Sorbonne (amenant à une typologie de situations territoriales en termes d’attractivité) et d’autre part les entretiens conduits auprès des habitants des quartiers qui ont permis de faire émerger des attentes et d’identifier les ressources des ménages dont celles de la mobilité. Cette dernière démarche a notamment permis d’objectiver des situations de très grande pauvreté monétaire mais aussi culturelle et de contrecarrer certains préjugés d’ordre sociologique. Des démarches riches, de premiers enseignements à suivre de très près en région…qui contribueront à nourrir le débat national sur le rôle essentiel du bailleur social en territoires détendus.