Demandée depuis plusieurs mois par l’Union sociale pour l’habitat, l’augmentation des moyens financiers accordés à la rénovation urbaine, et annoncée par le Premier ministre à l’occasion du Comité Interministériel des Villes qui s’est tenu ce 29 janvier à Grigny, constitue une avancée notable.
Portée par Action Logement (1,4 milliard d’euros), les organismes Hlm (368 millions) et l’Etat (200 millions), cette enveloppe financière supplémentaire permettra de répondre aux besoins importants de la rénovation urbaine, pour mieux intervenir dans des quartiers pour lesquels des arbitrages avaient dû être faits et pour amplifier l’intervention dans des domaines essentiels : qualité environnementale des rénovations, restructurations des espaces publics, équipements de proximité… En effet, ces enjeux majeurs méritent une mobilisation et un investissement à la mesure de leur importance en faveur de l’amélioration des conditions de vie des habitants dans les quartiers.
Avec 57 projets ANRU (nationaux et régionaux) en région Hauts-de-France, les enjeux liés au rattrapage des opérations reléguées dans les nombreuses « clauses de revoyure » sont très forts. Nous ne pouvons qu’espérer que les modalités de mobilisation de ces fonds complémentaires par les bailleurs leurs permettront d’élaborer des programmes à la hauteur des enjeux des quartiers.
Concernant la construction de logements sociaux dans les villes atteignant le seuil de 40%, l’Union sociale pour l’habitat, qui est bien sûr favorable à la diversification de l’offre de logements, rappelle que la question centrale est celle de la lutte pour l’égalité républicaine dans tous les territoires et le développement d’une offre de logement social partout où il en est besoin. Cette nouvelle orientation ne doit pas constituer une nouvelle stigmatisation du logement social et de ses occupants.
Pour Emmanuelle Cosse, Présidente de l’Union sociale pour l’habitat, « l’augmentation des moyens dédiés à la rénovation urbaine va dans le sens de ce que nous réclamions. C’est une bonne chose, et surtout une très bonne nouvelle pour les habitants. J’entends par ailleurs que le Gouvernement souhaite limiter le nombre de logements sociaux dans des villes largement pourvues. Je l’invite, dans son analyse, à toujours partir de l’état de la demande. Dans un pays qui s’enfonce dans la crise et la précarité, donner le signal d’une limitation de la construction de logements sociaux et ne pas augmenter significativement les objectifs fixés par la loi SRU pour les autres villes, interroge. Il faut inciter les maires à construire du logement social, et donner aux organismes Hlm les moyens de parvenir à leurs objectifs. Sur ce dernier point, l’impact des mesures budgétaires prises à l’encontre des organismes Hlm s’est surtout traduit en 2020 par une baisse de la production inédite depuis 15 ans. »
32% des communes identifiées comme dépassant ce seuil de 40% de logements sociaux sont situées en région Hauts-de-France, et notamment dans les départements du Nord et du Pas de Calais. L’application stricte de cette mesure aurait un impact considérable dans des communes où les bailleurs sont souvent les seuls investisseurs, face à un parc privé très social de fait, et où la demande en logement social ne cesse de croitre….
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