Jamais les meilleurs vœux de santé, que nous exprimons de façon si coutumière à ceux qui nous sont chers ou proches en chaque début d’année, n’auront eu, en ce mois de janvier 2022, autant de résonance !
Voilà bientôt 2 ans que la pandémie liée à la COVID 19 nous rappelle, chaque jour, l’importance d’être en bonne santé, de pouvoir être bien soigné grâce à un système de santé en capacité de s’adapter aux urgences du quotidien, d’être bien logé dans un habitat agréable et salubre, et la chance de pouvoir être vaccinés pour être protégés ou pour atténuer les effets de la maladie si nous venions à la contracter. Aussi, à l’occasion des vœux de l’URH, je souhaite insister sur l’impérieuse nécessité, pour chacun d’entre nous, de faire le choix citoyen de la vaccination et de motiver vos proches, vos collaborateurs et vos locataires à le faire, comme la raison et la responsabilité ont poussé nos ancêtres, à d’autres époques qui ne sont pas si lointaines, à cette nécessité pour se protéger de la variole, du choléra, de la rage, du tétanos ou encore de la grippe. Prenons soin de nous et de nos proches !
Si l’on entend clamer, un peu partout dans les médias, que les mesures gouvernementales prises durant les derniers mois ont, en effet, évité une explosion du nombre des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, la crise sanitaire a malheureusement encore renforcé la fragilité de ceux qui étaient déjà les plus pauvres avant la crise sanitaire. Les inégalités sociales sont aujourd’hui encore plus fortes qu’avant ; elles n’épargnent aucune classe d’âge. Notre région des Hauts-de-France, avec son taux de pauvreté déjà particulièrement élevé, est particulièrement concernée. Et pourtant, les coupes budgétaires dans la politique nationale du logement n’ont jamais été aussi brutales et la chute de la production de logement abordable inédite depuis la RLS.
Ce qui est nouveau, au-delà de l’incertitude sanitaire et économique dans laquelle nous sommes tous plongés, c’est la peur du déclassement ressentie par de nombreux ménages. Il s’agit là d’une conséquence légitime de l’augmentation des dépenses incompressibles de la vie quotidienne (biens de 1ère nécessité dont l’énergie) et de l’accroissement des freins au parcours résidentiel des ménages tant en locatif (pénurie de logements abordables) qu’en accession à la propriété (contraintes renforcées pour l’accès aux prêts). La hausse continue des prix et l’absence d’alternatives de court terme touche notamment les ménages pour lesquels l’échéance de la fin de mois (souvent proche du milieu de mois) était déjà très difficile. Personne n’a oublié le mouvement des gilets jaunes qui était déjà un signal de ce désespoir … Plus que jamais, tous les acteurs du logement social (bailleurs sociaux, Etat, collectivités, financeurs, Associations…) se doivent d’être particulièrement attentifs à ces situations de grandes fragilités sociales et familiales et ont le devoir d’être réactifs pour leur résolution par des solutions pragmatiques, concertées et innovantes. Ensemble, il nous faut continuer à sortir de pré-carrés, d’égoïsmes voire de dogmatismes et dépasser les postures conduisant à l’adversité.
Pour cela, l’attention à l’autre et l’intelligence de la coopération sont nos seuls atouts. Au-delà des bonnes intentions (surtout pour soi) et de la légitimité (surtout de son point de vue), une seule voie nous est ouverte : celle de l’altérité. Soyons bienveillants les uns envers les autres !
C’est dans cet état d’esprit qu’il nous faut aborder cette année électorale 2022 à très forts enjeux : les élections présidentielle et législatives mettront, bien évidemment, au cœur du débat des questions essentielles voire vitales pour les habitants de notre région : celle du pouvoir d’achat, celle du logement pour tous et de la transition écologique de l’habitat, celle des conditions permettant à tous de vivre en bon voisinage et en paix dans son village, son quartier ou sa résidence. Car avoir un toit où il fait bon vivre, et à prix supportable est une condition préalable à l’épanouissement personnel et familial, à l’accès à l’emploi, à la formation et à l’éducation des plus jeunes. Aussi, il appartient à tous ceux, acteurs du logement social, qui ont une responsabilité en région, Président(e)s ou Directeurs(trices) d’organismes, membres des comités de direction des organismes, au travers de l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France, à prendre toute responsabilité nationale qui peut contribuer à inscrire ces enjeux dans les débats nationaux pré-électoraux (dont ils sont aujourd’hui les grands absents) et demain dans ceux post-électoraux. Soyons responsables et portons nos valeurs au national et auprès de nos futurs représentants !
Que notre engagement solidaire en direction des plus fragiles se poursuive en 2022 pour faire que le logement social reste le rempart, qu’il a toujours été et doit demeurer, contre la pauvreté et les inégalités.
Bonne année à tous et prenez soin de vous !
Jean-Louis COTTIGNY
Président de l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France