Le Logement d’Abord > une pratique désormais bien intégrée en Région Hauts-de-France mais qui reste limitée dans son déploiement
Le 10 mars dernier, la Fondation Abbé Pierre a présenté à Lille, son 27ème rapport sur « l’État du mal-logement en France », et notamment l’éclairage régional au travers de la mise en œuvre du Logement d’Abord.
Mireille CHARONNAT, Administratrice de la Fondation Abbé Pierre et Christophe ROBERT, Délégué de la Fondation Abbé Pierre ont introduit l’après-midi en présentant les résultats nationaux de ce 27ème rapport.
Ce rapport pointe les effets d’une crise du logement qui s’enlise face à un choc de l’offre qui peine à venir.
➤ des économies structurelles sur les aides au logement
➤ une baisse continue de la production de logements sociaux
➤ la hausse préoccupante du prix des énergies pour des ménages déjà victimes de logements précaires et énergivores
Retrouvez l’ensemble du 27ème Rapport « L’état du mal-logement » sur le site de la fondation Abbé Pierre
Quid de la situation en région Hauts-de-France ?
Isabelle FOUROT, Directrice de l’agence régionale de la Fondation Abbé Pierre, a, dans un second temps, présenté l’éclairage régional, tourné sur la politique du logement d’abord.
Cette politique propose une réforme structurelle de l’accès au logement pour les personnes en situation de rue, et la conviction que seul un logement pérenne peut permettre de se reconstruire durablement. Sa mise en œuvre accélérée en région (CD62, CUD, MEL, CUA, Ville d’Amiens) démontre l’engagement des acteurs du logement en région Hauts-de-France, qui se sont largement appropriés les pratiques d’intervention et travaillent collectivement au relogement des personnes les plus précaires.
En 2021, 2 104 ménages sortants d’hébergement se sont vus attribuer un logement social soit 102 % de l’objectif fixé par l’Etat aux bailleurs de la région.
Malgré ce constat, les efforts restent insuffisants, et pour cause, la production de logements très abordables n’est toujours pas à la hauteur des enjeux du territoire. L’URH estime que, depuis 2015, la baisse de la rotation alliée au déficit de production a fait perdre, à notre région, un potentiel de 4 années de production, soit environ 40 000 logements.
Lorsque que l’on sait que le nombre de demandes de logement en stock, inscrites au SNE, s’élève à 193 000 fin 2021 (un record !), il n’est pas difficile de comprendre en quoi le « choc de l’offre » tant attendu, par la Fondation Abbé Pierre et les acteurs du logement, est indispensable au dépassement de cette situation.
Retrouvez l’ensemble de l’éclairage régionale Hauts-de-France sur le site de la fondation Abbé Pierre