Amélie DEBRABANDERE, Directrice Générale de SIA Habitat
Dans un contexte sanitaire et économique qui éloigne la parité des priorités des entreprises mais qui, à la fois, a mis en exergue la situation alarmante des femmes victimes de violence au sein de leur foyer, l’engagement des organismes Hlm lui ne cesse de croître.
En tant que bailleurs, notre rôle fondamental de loger et d’accompagner ne s’arrête pas en effet à la porte de nos habitations. C’est pourquoi la question du relogement d’urgence et celle de la prise en charge des victimes se développent au sein de nos entreprises.
En tant qu’employeurs, il est également de notre devoir d’impulser et d’accélérer les évolutions en matière de parité.
Les organismes de logement social ne sont pas que le reflet des tendances sociétales mais des acteurs engagés. Portés par des dynamiques volontaristes, nous avons réalisé de belles avancées en matière d’équilibre et de parité femme/homme : campagnes de lutte contre les stéréotypes et les discriminations, accords sur la qualité de vie au travail / équilibre entre parentalité et vie professionnelle, participation équilibrée des femmes et des hommes dans les différentes instances de décisions… Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes sont d’ailleurs inférieurs à la moyenne nationale dans le secteur Hlm, et des dispositifs visant à les supprimer définitivement sont mis en œuvre (enveloppes annuelles pour rattraper les écarts de salaires). Des travaux spécifiques visant à masculiniser (accueil, gestion locative, entretien ménager) ou à féminiser (maîtrise d’ouvrage, finance) davantage certains métiers, ou encore à faciliter la reprise du travail après une période de congé maternité et maintenir les salaires pendant les congés paternité sont également sur la table.
Mais ces avancées ne doivent pas nous faire oublier que du chemin reste à parcourir. L’obligation de résultat à laquelle nous sommes tenues en la matière est bien la preuve que des progrès restent à réaliser. Les femmes sont par exemple encore très minoritaires sur les fonctions de dirigeantes dans les instances fédérales et de gouvernance des organismes. Selon une récente enquête menée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP), 74% des femmes se déclarent encore victimes du sexisme au travail…
Pour que ce type de comportements se raréfie, nous devons continuer d’agir pour la prévention et la lutte contre les comportements sexistes et promouvoir au sein de nos organismes une politique exemplaire en faveur de l’égalité professionnelle.
Fait à souligner, en novembre dernier, pour la toute première fois, une femme a été élue à la Présidence de l’Union sociale pour l’habitat ! Est-ce le signe d’une acculturation du mouvement Hlm à la parité à tous les niveaux ? Si, comme dans la sphère sociétale toute entière, des évolutions sont encore à attendre, nous pouvons néanmoins être fiers d’appartenir à un mouvement professionnel porteur de valeurs et d’engagements en faveur de l’égalité femme/homme. Car, forts de nos 12 000 administrateurs et 82 000 salariés, à l’échelle nationale, nous constituons indéniablement un levier important de contribution à l’objectif sociétal de l’égalité entre les femmes et les hommes en France !
Amélie Debrabandere, Directrice Générale de SIA Habitat