Après plus de 2 ans de travail, la loi « Climat et Résilience » a été promulguée et publiée au Journal Officiel le 24 Août 2021. Le texte adopté s’articule autour de 8 grands titres, comprenant chacun des mesures phares :
TITRE 1 : Atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et du Pacte vert pour l’Europe
TITRE 2 : Consommer
TITRE 3 : Produire et travailler
TITRE 4 : Se déplacer
TITRE 5 : Se loger
TITRE 6 : Se nourrir
TITRE 7 : Renforcer la protection judiciaire de l’environnement
TITRE 8 : Dispositions relatives à l’évaluation climatique et environnementale
Le texte de loi consacre dans son titre V « Se loger », un chapitre III intitulé « Lutter contre l’artificialisation des sols en adaptant les règles d’urbanisme ».
Les principales mesures de ce chapitre III :
Des constats sévères en matière d’artificialisation des sols
« Tous les 10 ans, l’équivalent d’un département de la taille des Yvelines disparaît sous le béton. » (lien dossier de presse)
A l’échelle nationale :
Mais également, à l’échelle régionale :
« Entre 2006 et 2015, la production de 257 000 logements a mobilisé plus de 19 000 hectares de foncier.
Plus des deux tiers de cette mobilisation s’est effectuée à l’extérieur des espaces déjà urbanisés : 13 500 hectares d’espaces agricoles, naturels et forestiers ont été consommés pour construire 108 000 logements.
Le foncier mobilisé au sein des espaces urbains existants ne représente que 5 800 hectares sur la même période. Cette mobilisation de foncier en renouvellement urbain ou en densification a permis la production de près de 149 000 logements.
La construction au sein des espaces urbains existants a produit un tiers de logements supplémentaires par rapport à la construction en extension, sur l’équivalent de 40 % de la surface concernée. »
Extrait du rapport « Le foncier mobilisé pour le logement en Hauts‑de‑France entre 2006 et 2015 (septembre 2019) »
Zéro Artificialisation Nette (ZAN), nouveau concept imposé par la loi climat et résilience
L’artificialisation est définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage.
La renaturation d’un sol, ou désartificialisation, consiste en des actions ou des opérations de restauration ou d’amélioration de la fonctionnalité d’un sol, ayant pour effet de transformer un sol artificialisé en un sol non artificialisé.
L’artificialisation nette des sols est définie comme le solde de l’artificialisation et de la renaturation des sols constatées sur un périmètre et sur une période donnés.
Au sein des documents de planification et d’urbanisme, lorsque la loi ou le règlement prévoit des objectifs de réduction de l’artificialisation des sols ou de son rythme, ces objectifs sont fixés et évalués en considérant comme :
Un décret en Conseil d’Etat doit établir une nomenclature des sols artificialisés ainsi que l’échelle à laquelle l’artificialisation des sols doit être appréciée dans les documents de planification et d’urbanisme.
L’article 183 définit la notion d’artificialisation des sols et inscrit dans le droit un objectif de réduction par deux de la consommation d’espaces naturels sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente. L’article 185 organise la déclinaison de cet objectif par les collectivités territoriales, en lien avec l’État, des documents de planification régionaux jusqu’aux documents communaux et intercommunaux.
Déclinaison de l’objectif ZAN à l’ensemble des documents d’urbanisme (SRADDET, SCOT, PLU, carte communale), en fixant une trajectoire à atteindre, par tranche de dix années, pour réduire le rythme de l’artificialisation.
Le rythme d’artificialisation devra être divisé par deux d’ici 2030 et la zéro artificialisation nette devra être atteinte d’ici 2050. La réduction du rythme de l’artificialisation est calculée par rapport à la consommation d’espace observée sur les dix années précédentes et tenant compte de la vacance de locaux et des zones déjà artificialisées disponibles pour y conduire des projets.
Cette mesure devra être appliquée par l’ensemble des collectivités territoriales et vise à :
Quels impacts pour la production Hlm sur les territoires ?
Ces mesures interviennent dans un contexte foncier, immobilier et réglementaire déjà très contraint pour les organismes.
Afin d’anticiper et de mesurer les impacts du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) sur le logement social en région, l’Union régionale pour l’habitat lance une dynamique régionale auprès des partenaires régionaux (EPF, Action Logement, DREAL, CEREMA, Ademe, Région …).