Il n’existe pas un territoire, en région Hauts-de-France, sur lequel l’enjeu de la qualité de l’habitat ne se pose. En métropoles, communes périphériques, villes moyennes, centres- bourg ou communes rurales, les questions sont toujours les mêmes.
Comment répondre aux besoins des ménages à revenus modestes, voire très modestes (3 ménages sur 4 dans notre région) qui sont légitimes à vouloir être logés dignement et à prix abordable pour leur permette d’accéder à un emploi ou à une formation, limiter leurs déplacements domicile-travail de plus en plus coûteux face à la flambée des coûts de l’énergie, préserver leur pouvoir d’achat avec un loyer plafonné et des charges locatives maîtrisées, permettre un parcours résidentiel quand c’est nécessaire (décohabitation, accompagnement du vieillissement et du handicap, logement accompagné,…) ?
Comment rendre acceptable « à côté de chez soi », par une population déjà installée, cette nouvelle offre de logements nécessaire, dans un contexte de rarété et de cherté du foncier urbanisable « hors la ville », et alors même que les nouvelles exigences de sobriété foncière imposent de repenser l’habitat traditionnel en envisageant des formes renouvelées qui, par leur qualité architecturale et leur capacité à répondre aux besoins, s’intègrent parfaitement à la ville et donne à voir une mixité sociale qui fonctionne ?
Comment, sur des territoires éloignés des viseurs de l’investissement immobilier à défaut de marché porteur, redonner de la valeur patrimoniale à un territoire en transformant ou recréant de l’habitat à partir des espaces bâtis (industriels ou résidentiels,…) dégradés ou inoccupés qui nuisent à l’image et l’attractivité des centres-villes ou centre-bourgs et freinent leur développement notamment commercial ou culturel ?
Comment faire des territoires périphériques, pourtant les plus détendus des marchés immobiliers, des terres d’investissement au service de l’emploi local et du développement de nouvelles filières économiques ? Comment cet investissement , au travers d’un vaste programme de développement de l’habitat social, peut porter une dynamique d’innovation (sociale, technique, ….) au service de leur attractivité résidentielle ?
C’est à toutes ces questions que les 8 bailleurs sociaux présents sur le territoire de la Sambre-Avesnois-Thiérache, ont souhaité apporter des réponses en signant, au nom de l’URH, le 19 novembre dernier l’Acte 2 du PACTE territorial de la Sambre-Avesnois-Thiérache ». Leur volonté commune a été de remettre le logement dans le débat territorial à l’occasion de l’élaboration de ce Contrat de Relance et de Transition Ecologique, un cadre de partenariat dans lequel l’habitat social, en dépit de sa contribution majeure à la transition des territoires, a malheureusement rarement sa place.
La force de cette initiative inédite du mouvement Hlm, à l’occasion de ce CRTE, est multiple :
➤ Donner à voir le poids de l’investissement porté par les acteurs de l’habitat social sur le territoire des deux arrondissements,
➤ Porter un projet global partagé au service du développement du territoire : construction, rénovation, transformation d’habitat ; innovations sociales et techniques,…
➤ Mutualiser leur ingénierie de projet et d’innovation pour inscrire leur stratégie collective d’investissement dans la dynamique portée par les acteurs du territoire
A partir de cette réussite dont nous suivrons attentivement la mise en œuvre, nous continuerons à porter au sein de l’Union régionale pour l’Habitat Hauts-de-France, l’enjeu à faire de l’habitat social un objet essentiel des politiques d’aménagement des territoires et des débats territoriaux visant à leur mise en œuvre.
A ce titre, l’habitat social, parce qu’il est un levier pour le pouvoir d’achat des ménages, le développement économique et la transition écologique, mérite une place de 1er rang dans les programmes présidentiels de tous les candidats.
Jean-Louis COTTIGNY,
Président de l’URH Hauts-de-France