L’année 2022 célèbre les 15 ans de la loi sur la DALO (Droit Au Logement Opposable) votée le 5 mars 2007 à la suite d’un vaste mouvement de mobilisation des associations pour contraindre l’Etat à proposer des solutions aux personnes sans domicile.
Même si, depuis 2008, plus de 40 000 ménages ont pu trouver une solution de logement dans la région, le Haut Comité pour le Droit au logement (qui regroupe une trentaine d’associations dont l’USH) rappelle que de nombreux ménages restent toujours sans solution.
Dans les Hauts de France, 7 924 ménages « prioritaires » sont en attente d’un logement (DALO + PDALHPD). Même si les bailleurs sociaux de la région sont plutôt bons élèves, avec un taux de relogement proche des 100% depuis 2008, la hausse importante des recours DALO déposés sur l’année 2021 (+ 25% par rapport à 2020) rend de plus en plus difficile la recherche de solutions notamment parce que ces chiffres recouvrent des réalités très différentes.
En effet, le Nord regroupe près de la moitié des recours de la région (46%), suivi par le département de l’Oise (22%) du fait de sa proximité avec la région parisienne. Même si en volume, le nombre des relogements se maintient dans la majorité des départements, l’augmentation soudaine des ménages reconnus prioritaires et urgents a fait chuter le taux de relogements à 64% sur 2021 (décalage dû au temps de traitement des demandes)
Parallèlement, la typologie des demandeurs éligibles connait un réel clivage entre 50 % de petits ménages (1 à 2 personnes) et 36 % ménages de 4 personnes ou plus qui sont largement surreprésentés par rapport à la demande globale. Cet état de fait constitue un frein réel à la mobilisation d’un parc de logement suffisamment adapté, notamment dans les zones tendues où les grandes typologies se font rares, allongeant d’autant la durée d’attente de ces grandes familles.
Dans un contexte où la production de logements sociaux ne cesse de reculer (coûts de production de plus en plus élevés, complexification normative…) et où l’immobilisme résidentiel ne fait que croitre, l’équation consistant à garantir un logement pour tous semble de plus en plus difficile à résoudre.
Les acteurs associatifs et du logement s’accordent sur un point, seul un plan national orienté vers la production massive de logements sociaux à des prix abordables pourra répondre à l’enjeu Humaniste que nous rappelle cette loi.
En attendant ce sursaut, sur ces 15 dernières années, les bailleurs sociaux des Hauts de France restent engagés pour garantir ,dans la limite de l’offre dont ils disposent, un logement digne et abordable.