Plus de 10 000 nouveaux logements à produire par an, 120 000 logements « énergivores » à rénover d’ici 2034, 57 programmes de rénovation urbaine à terminer d’ici 2 ans, 23 000 logements à rénover en 10 ans dans le bassin minier … la feuille de route du secteur du logement social est colossale en région et représente chaque année plus d’1,5 milliard d’euros d’investissement dans le secteur du bâtiment (10 à 12 000 emplois directs et indirects).
Dans un contexte de crise sanitaire, de crise économique et d’urgence sociale, les bailleurs sociaux des Hauts-de-France s’attachent à tenir bon la barre, contre vents et marées, pour être en capacité d’atteindre leurs objectifs de production et de rénovation.
Malgré cela, les bailleurs subissent les difficultés importantes rencontrées par la filière régionale du bâtiment en termes d’approvisionnement des matériaux et d’augmentation des coûts des matériaux (jusqu’à +35% depuis début 2022 pour certains d’entre eux).
Forts du travail partenarial mené en région début 2020 pour l’élaboration de la Charte partenariale de bonnes pratiques de gestion de chantiers en situation de crise sanitaire, les bailleurs maintiennent une posture de dialogue solidaire avec les entreprises en vue de trouver, ensemble et au cas par cas, des solutions locales.
C’est ainsi que, alors même que les organismes Hlm ne sont pas réglementairement assujettis à l’obligation d’intégrer des clauses de révision de prix, et a fortiori d’indexation, certains bailleurs n’ont pas hésité à signer le Pacte pour la relance et la Charte d’engagements de bonnes pratiques relatifs à la flambée des coûts des matériaux et matières premières avec la Fédération Française du Bâtiment, les engageant à étudier toutes les mesures permettant de sécuriser l’activité des entreprises.
Dans ce contexte inédit, l’Union Régionale pour l’Habitat est mobilisée au sein des Cellules économiques du BTP départementales et régionale pour confirmer l’engagement solidaire des bailleurs et témoigner du dialogue transparent et local mis en œuvre sur le terrain. Des espaces départementaux et régionaux utiles de concertation pour, d’une part, suggérer un dialogue régulier et continu avec l’Etat sur les conditions de financement de ces surcoûts, si la situation devenait intenable, et d’autre part, alerter l’Etat sur les enjeux collectifs à prévenir tout risque de spéculation et de démarches anti-concurrentielles.
Car je me dois de rappeler que le client final du bailleur social est bien le locataire, pour lequel nous sommes, avant tout, garants de l’accès au logement, grâce au maintien de loyers abordables. Pour maintenir ce bouclier social et préserver les locataires de l’inflation, les bailleurs n’ont aujourd’hui pas d’autres choix que de mobiliser plus de fonds propres, entamant, sur la durée, leur capacité d’investissement…Mais jusqu’où pourront-ils aller ?
Jean-Louis COTTIGNY, Président de l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France