Changement climatique, crise du COVID, guerre en Ukraine, crise des matériaux et de l’énergie…Les conséquences sont lourdes pour nos concitoyens, et nos locataires en particulier, en termes de qualité de vie en générale, et de pouvoir d’achat en particulier.
L’inflation record et l’explosion des coûts de l’énergie que nous subissons depuis plusieurs mois nous exposent, bailleurs et locataires, à de nombreuses difficultés. Les locataires du parc social, particulièrement précarisés dans notre région, sont très directement impactés : un tiers d’entre eux disposant de ressources inférieures au seuil de pauvreté, ils sont particulièrement exposés à la précarité énergétique, dont l’aggravation est inévitable au vu du contexte international de l’énergie. Les bailleurs sociaux, conscients la responsabilité qui est la leur, ont, aux côtés des pouvoirs publics, un rôle essentiel à assurer.
En effet, le modèle du Logement Social a toujours visé à préserver le pouvoir d’achat des locataires (bas loyers, maîtrise des charges, tiers payant pour l’APL, accompagnement social dans et vers le logement, partenariat dans le cadre des FSL départementaux ou métropolitain et avec les partenaires de la solidarité, accès à l’emploi,…). Certains de ces dispositifs constituent des avancées sociales majeures qu’il est, plus que jamais, important de préserver. Ainsi, toute remise en cause du versement direct au bailleur de l’APL (tiers payant) constituerait un risque grave pour nos locataires en région.
A l’occasion des crises successives que nous connaissons, le Mouvement Hlm n’a eu de cesse de se mobiliser pour négocier avec les pouvoirs publics de nouveaux dispositifs, parfois innovants, permettant de solvabiliser les locataires : extension du bouclier « énergie » tarifaire aux locataires du parc social pour préserver, pour une part et provisoirement, d’appels de charges exorbitants, l’adaptation des aides sociales, revalorisation des APL, dispositif de prévention des expulsions, diminution des charges énergétique au travers de rénovations ambitieuses,…
Ce nouveau contexte nous conduit à une évidence : il faut aller plus vite en termes de rénovation énergétique du parc pour que le bénéfice financier pour nos locataires (gain sur les charges énergétiques) permette de couvrir, en partie, rapidement les hausses estimées, certainement sous-évaluées, des dépenses de logement.
C’est dans cette perspective que l’Habitat social est en Actions dans les Hauts-de-France en formulant une proposition concrète : redonner la capacité financière aux bailleurs (suspension de la RLS, retour à une TVA à 5,5%, généralisation de la PALULOS,…) pour leur permettre de construire des logements à plus bas loyers possible et d’accélérer la rénovation énergétique de leurs parcs.
L’Habitat social, acteur sociétal majeur, est plus que jamais investi au service de nos concitoyens !
Jean-Louis COTTIGNY,
Président de l’Union régionale pour l’Habitat Hauts-de-France