Mercredi 31 mai 2023, les bailleurs sociaux de la Région et les associations adhérentes de la Fédération Nationale Solidarité Femmes se sont réunis pour partager le bilan de l’année 2022 et élaborer ensemble les axes de la prochaine convention régionale en faveur du relogement des femmes victimes de violences conjugales au sein du parc social.
C’est au sein du centre de formation Pierre Castagnou, à Noyelles-sous-Lens, que Jean-Francois CAMPION, Directeur Général de Maisons et Cités, a accueilli les 46 participants venus pour une journée d’échanges et de partage autour de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes victimes de violences.
Une implication forte des bailleurs dans le relogement des victimes…
Le bilan 2021 avait déjà montré la dynamique engagée par la convention pour faciliter l’accès et le maintien dans le logement des femmes accompagnées par les associations adhérentes de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui, au niveau national, gère le 3919*. Celui de l’année 2022 vient confirmer l’efficience de ce partenariat.
Ainsi, en 2022, et pour la seconde année de ce partenariat, ce sont 82 femmes et 121 enfants qui ont pu être relogés via un parcours « sur-mesure ». Elles étaient 38 en 2021, soit un doublement du nombre de solutions proposées.
Cette progression se vérifie également dans les résultats régionaux des attributions au profit de ménages en demande de logement au motif « victimes de violences familiales » (critère plus large dont 92% sont des femmes). En 2022, ces ménages représentaient 1,6% des demandeurs de logement pour 2,6% des ménages relogés. Au total, ce sont donc plus de 2300 familles qui ont pu trouver une solution dans le parc social au cours des 2 dernières années.
…et une volonté claire de sensibiliser leurs collaborateurs
Au delà de pouvoir apporter des solutions concrètes à des victimes ayant besoin de trouver un refuge pour un nouveau départ, la volonté des bailleurs sociaux et de leurs partenaires est aussi de faire bouger les lignes au sein de la société.
Aussi, la convention signée entre le mouvement Hlm et la FNSF inclut-elle une part de formation, étape essentielle de la prise de conscience et de la capacité des acteurs à pouvoir repérer ces situations.
Sans vouloir faire des organismes Hlm des experts sociaux, ces séances de sensibilisation (2 demi-journées), proposées par la FNSF et ses adhérents, sont autant d’occasions de donner des clefs de compréhension et des outils permettant aux équipes d’apporter un premier niveau d’information aux victimes (lieux ressources, numéro vert…).
En 2022, ce sont plus de 700 personnes qui ont été ainsi formées.
Des dispositifs innovants pour aller plus loin dans la prise en compte des besoins
L’engagement des organismes Hlm en faveur des femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales se matérialise également par le développement d’actions spécifiques telles que « Chrysalide », dispositif crée par Maisons et Cités.
« Chrysalide » est un pack « nouveau départ » : une sorte de formule « tout compris » pour soutenir les locataires concernés par des violences dans leurs démarches de réinsertion sociale et/ou professionnelle.
Autre innovation, cette fois-ci portée par le milieu associatif : l’association Solfa, également présente ce 31 mai, a pu présenter le van « En voiture Nina et Simon.e.s», qui parcourt le Département du Nord à la rencontre des habitants des quartiers politiques de la ville et des zones rurales afin de leur proposer une écoute anonyme, confidentielle, inconditionnelle et gratuite sur des sujets considérés comme tabous, dont celui des violences fait partie.
D’autres vans « Nina et Simones », ainsi labelisés et financés par l’Etat, sillonnent les départements de notre région et plus largement du territoire français.
Un partenariat qui compte bien se poursuivre au delà de 2023
Au regard des demandes toujours plus importantes, fruit d’une mise en avant plus affirmée de ce sujet dans la société civile, la poursuite du partenariat entre bailleurs et associations adhérentes de la FNSF s’impose comme une nécessité ! L’enjeu de sécurisation du parcours de ces femmes, dans un contexte de crise économique et de tension forte autour du logement est essentiel.
Il nous appartient de poursuivre nos efforts, collectivement, pour essaimer et aller encore plus loin dans notre démarche. Car rappelons-nous que, tous milieux sociaux confondus, 1 femme sur 10 est victime de violences et 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint !
Ce travail opérationnel conduit au travers des comités de suivi animés par l’URH, mis en place dans le cadre de la convention, favorise la mise en lumière de la situation de ces femmes, une prise en compte fine de leurs besoins en matière de logement et un lien privilégié entre bailleurs et associations. Ce sont ces principes que les partenaires ont souhaité retrouver et intensifier dans la convention qui sera renouvelée en 2024.
Contact : Mathilde Philippot, coordinatrice SIAO – Logement social, m.philippot@union-habitat.org