Le Conseil National de la Refondation Logement, dont les conclusions ont été rendues en juin dernier, a laissé un goût d’inachevé à de nombreux acteurs de l’habitat social. D’autant que les espoirs placés dans cette vaste concertation étaient élevés :
– espoirs de prise de conscience de l’ampleur de la crise qui secoue notre secteur
– espoirs de prise de mesures fortes et conséquentes.
Malheureusement, nous n’avons pu constater qu’un engagement en demie teinte des pouvoirs publics, avec des annonces considérées comme négatives. Ce fut notamment le cas au sujet du Prêt à Taux Zero dont le périmètre serait restreint…
Cependant, la période estivale a dessiné une nouvelle dynamique. Une dynamique incarnée par la nomination d’un nouveau ministre délégué au Logement, M. Patrice VERGRIETE, alors maire de Dunkerque. Un ministre porteur d’une vision, soucieux de s’attaquer en profondeur à la crise du logement et connaisseur des spécificités régionales du logement social.
Face à une rentrée qui s’annonce une nouvelle fois pleine d’incertitudes avec notamment la discussion prochaine au Parlement du Projet de Loi de Finances pour 2024, nos espoirs sont grands de voir enfin pris en considération nos préoccupations et la réalité de la crise du Logement, et du Logement social en particulier.
En effet, les intentions semblent là. La crise est reconnue. Les conséquences sociales potentielles sont mesurées… Par ailleurs, l’urgence d’y apporter des solutions et de l’endiguer est affirmée. Certains leviers d’actions sont d’ores et déjà identifiés :
– soutien à l’accession à la propriété
– rénovation énergétique raisonnée et graduelle dans le temps dans le cadre des objectifs fixés par la loi
– mise à disposition du foncier nécessaire pour maintenir l’effort de production…
Cependant, au-delà des intentions, il faut transformer l’essai… !
Nous avons trop souvent été déçus par des ambitions fortes qui ne se sont malheureusement pas traduites dans les faits, par des intentions qui se sont heurtées au mur du ministère des finances publiques, pragmatique et implaquable, qui n’a que trop rarement pris en compte les besoins du secteur du Logement social. Pire, nous devons nous méfier des mesures qui risquent de pénaliser encore les locataires. C’est notamment le cas avec la révision du périmètre du PTZ (Prêt à Taux Zéro) qui nuirait, en l’état, à l’accession sociale à la propriété. Elle est pourtant essentielle pour assurer un parcours résidentiel à nos locataires…
A la veille du congrès national Hlm du mois d’octobre, assurons-nous que les discussions, en cours et à venir, entre notre représentation nationale et le nouveau ministre porteront leur fruits. Espérons qu’elles apportent, enfin, des solutions concrètes pour résoudre l’équation complexe du modèle économique des bailleurs sociaux confrontés à leurs missions de rénovations énergétiques, de construction, de parcours résidentiel, de mixité sociale… Ces défis majeurs que les organismes régionaux s’attachent chaque jour à résoudre nécessitent un investissement à sa juste mesure de la part des pouvoirs publics, afin notamment que les 2,4 millions de demandes de logement social en souffrance au plan national puissent être satisfaites.
Jean-Louis COTTIGNY, Président de l’URH Hauts-de-France